Dickybird « ? »

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Dickybird : Repères biographiques (1997-1998)
Août 1997 : Enregistrement de ?, album 10 titres, avec Nicolas Dick et Boris Pikula.
Sortie du disque sur XTT Records, label de Dickybird, qui a décidé de gérer ses affaires de A à Z, sauf la distribution confiée à Tripsichord.
• Nombreux concerts dont plusieurs en première partie des Thugs, notamment à Bruxelles.
• Première partie de Noir Désir à Montivilliers (76).

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Troisième round discographique : ?, 10 titres enregistrés par Nicolas Dick de Kill The Thrill, 1997.

Là, on est montés d’un cran et ce disque signe peut-être la fameuse « maturité » dont on nous rabat régulièrement les oreilles. Plus qu’une formule, ici, c’est une réalité. Nous savons vraiment ce que nous voulons faire sur ce coup : un disque qui nous ressemble à 100%, capable d’une excessive brutalité mais aussi d’entêtement mélodique et de poésie. Je pense que ce disque nous a permis de faire quelques gros doigts à la fameuse hype dont je parle dans le troisième round ! On est devenus plus crédibles pour certains d’entre eux, pas tous, mais certains…

Ce disque a été soigné, dans la pochette que dans la production. Je crois même que Nicolas Dick a pris un certain plaisir à le faire ! Je n’oublie pas Boris Pikula sur ce coup qui a formé un sacré duo avec Nicolas, apportant sa touche, son énergie, son enthousiasme et sa sérénité. Nous avons beaucoup travaillé cet album et « Germ » est un des titres dont je suis personnellement le plus fière.

J’aime également beaucoup la pochette. C’est Bixs autrement dit Bibi qui a créé Bazart mag au Havre qui m’a aidé à réaliser ce design. Nous avons obtenu avec ce disque des chroniques dithyrambiques. Et sans vraie prétention ou fausse modestie, je pense que c’était mérité car qu’on aime ou pas, personne ne peut lui ôter sa qualité, sa consistance. Le travail du son a été subtil, précis, peaufiné. Cet été d’enregistrement reste un de mes plus beaux souvenirs musicaux.

— Doris Le Mat-Thieulen (2017)

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dickybird-question-pochette
?
01- Germ
02- Question Of Anxiety
03- Mum
04- You Lied
05- Indiscretion
06- I’m Right
07- Far Away
08 – Buy, Buy
09- Geisha
10- Day After Day

Sorti en CD en 1998 sur XTT records (XTT 001)
Enregistré par Boris Pikula, mixé par Nicolas Dick au Studio Zik, Marseille, août 1997.

dickybird-1998Photo © Marion Ruszniewski

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Extraits de chroniques d’époque :

“Au fil des ans, la musique des Dickybird s’est sensiblement durcie, jusqu’à devenir chaotique, barrée, obsédante. Comme une thérapie au mal de vivre. La basse imprime son chemin, la batterie bataille et la guitare joue tantôt atmosphérique, tantôt grincheuse et noise. Doris explose les vue-mètres avec son timbre de voix puissant et ses amplitudes étonnantes. Plus rock’n’roll mais noise hardcore avec ce qu’il faut de sentiments pour donner ce côté désespéré aux atmosphères ténébreuses de es 10 titres”. — Abus Dangereux, face 55 (février-mars 1998)

“On avait adoré leur album précédent. Celui-ci dépasse allégrement nos espérances. Dickybird ne s’est jamais résolu à la facilité. Il n’y a chez eux ni fuite en avant dans le bruit, ni abandon dans la froideur ou la grisaille. A l’inverse, ils tirent leurs qualités de cette habileté à mélanger des ambiances chaudes/froides. A réconcilier le côté charnel et la déshumanisation. On peut penser au traitement sonore qu’infligent Chokebore ou Jesus Lizard aux mélodies, à ces rythmiques syncopées mais terriblement hgroovy (“Mum, I’m Right”). Ils possèdent cette même capacité à rendre les silences si pesants et les déluges de bruits si libérateurs. Il y a les filles qui chantent avec leurs cordes vocales et celles qui comme Piaf, PJ Harvey ou Doris, dans une moindre mesure, se servent de leur vagin. Forcément, le résultat est sans comparaison possible avec la musique soit-disant énervée, avec cette rage de complaisance. Ici, leur force intérieure, cette énergie viscérale réveille des émotions et des douleurs très intimes et transcende donc, allégrement, la très vaste méjorité des sorties françaises.” — Dominique Mesmin, Rage #38, summer 1998.

“Une musique faite d’ambiances pas très joyeuses, d’incantations mystérieuses, d’où giclent brutalement des éclairs d’une rage noisy tout juste contenue” — DaN, Kérosène n°6, mai 1998.

“Les années ont passé et le vent à définitivement tourné en faveur des Dickybird. La musique a pris du poids, la lourdeur de la guitare vous cloue au sol. (…) Le débit des mots est le point fort du groupe. Les notes de guitare grincent, semblent se contortionner de douleur. Heliogable, Condense vibrent dans la noise intimiste de ce groupe.” — Kill… What? #7, 1999