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Sloy ”Planet of Tubes”
Au début de l’année 1996, le morceau ”Pop » de l’album Plug est devenu un véritable tube underground et Sloy figure dans tous les classements et réferendum 1995 de la presse spécialisée française. Le succès de trio est encore plus impressionnant en Belgique, où « Pop » est programmé en boucle sur toutes les radios nationales et où le groupe est à l’affiche de festivals importants. A la fin du printemps, Sloy repart en tournée en Angleterre et en profite pour tester sur scène les nouvelles compos de son futur second album.
En juin, Sloy s’attèle à l’enregistrement de Planet of Tubes. Toujours au Black Box studio. Toujours avec Steve Albini et l’ingénieur du son Peter Deimel. Seul changement par rapport à Plug, la session se déroule cette fois-ci sur dix jours. Le groupe a également créé son propre label, Tubes Records. La pression est forte, mais le groupe a confiance en lui. ”Nous n’avons pas peur de vendre beaucoup de disques mais plutôt de sombrer dans une sorte de domaine public, de devenir un divertissement impersonnel”, affirme Armand dans le magazine Les Inrockuptibles qui consacre une double page au trio à la sortie de Planet of Tubes. L’article-interview, menée par le fidèle Jean-Luc Manet, parle de ce second album en termes élogieux : ”Planet of Tubes tient toutes ses promesses d’autonomie. Plus incisif, plus mature que son prédécesseur, il guérit tous les schémas noisy de leurs distortions criardes, de leurs ambitions fumeuses et cabalistiques. (…) De cette botte d’épines rêches, sans liseron ni asparagus, Steve Albini aura une nouvelle fois tiré le plus beau des bouquets.” La fin du texte est plus dithyranthique que jamais : ”Leur fission vibrante de groove décharné et de modernité alcaline, d’atouts acides et de pop âcre, de chaud et de froid, fonctionne comme un groupe électrogène. Autonome et solide, capable de générer une énergie ambitieuse et de créer de nouveaux espaces soniques, capable de traverses tous les déserts sans y prêcher.”
Planet of Tubes sort en France le 15 octobre 1996, distribué par le label PIAS. Le disque est très bien accueilli par la presse de l’époque, qui ne cesse de vanter l’association Sloy/Albini, comme en atteste l’extrait suivant, tiré de la chronique de Patrick Peiffer dans le mensuel rock sound n°40 (octobre 1996) : ”Armand, guitariste et chanteur quelque peu starshooté, Cyril batteur et Virginie bassiste, apprennent au contact d’Albini, technicien et théoricien de la spontanéité, la valeur des premières prises. Planet Of Tubes est, à ce titre, une référence exemplaire d’intensité et de densité. D’un sommaire de chansons courtes à une table des matières soniques de la cassure et de l’obstacle, Sloy électrise ses différences dans le texte (une phonétique du mal d’amour comme mal d’estomac) et dans le rythme (dynamique de l’effervescence et déstructuration pop). Un découpage brut et viscéral qui n’est pas sans rappeler Devo dans l’esprit et la mécanique (”Devotion”, sur l’album précédent, bondissait déjà sur un sample de ”Too much Paranoïa”), voire la non-dance des premiers Pere Ubu ou les hoquets de volaile de David Byrne, ex-Tête Parlante… Excellent disque.”
Le magazine Mix, sous la plume de David Hallen, voit plus loin : ”Planet of Tubes était très attendu. La récompense de cette courte attente est un deuxième album à ranger parmi ceux qui compteront dans l’anthologie de la noise hexagonale… Le jour où elle aura éclaté à la face du grand public.” L’anthologie en question n’est jamais sortie, mais seize ans plus tard le second album de Sloy est toujours salué comme un album important du rock français. En 2012, pour la sortie digitale de la discographie du groupe, Marc Gourdon, dans le n°167 (novembre-décembre 2012) du magazine Magic revenait sur son contenu : ”Les onze plages qui composent Planet Of Tubes (1996) attestent de l’assurance que le trio a acquis sur scène. Si, comme à sa bonne habitude, la section rythmique est pugnace et lestée de plomb, les compositions sont plus expérimentales — on dirait ”matheuses” aujourd’hui (”Spraying With 1.6 Khz”, ”Lick Me”). Avec le chant d’Armand totalement décomplexé (”Idolize”, ”Red”), l’ensemble donne une idée de ce que Ted Bundy et deux de ses potes auraient fait du funk blafard des années 80 (”Air”, ”Eat Your Toy”). Ce coup-ci, en trente intenses minutes, PIL se fait bouffer par Basement 5.”
La réédition de Planet of Tubes, en CD et LP, sort le 13 septembre 2024 (distribution L’Autre Distribution) et est l’occasion de (re)découvrir les onze titres de cet album (plus quatre bonus tracks sur le CD).
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SLOY ”Planet of Tubes” CD
Tracklisting :
- Idolize
- Chocolate Sperm
- Bull
- Air
- Spraying With 1.6 Khz
- Red
- Saw
- Eat Your Toy
- Lick Me
- Tubes
- Arms
- Hoodoo (bonus track)
- Günter (bonus track)
- It Sucks (bonus track)
- Jocko Homo (bonus track)

SLOY ”Planet of Tubes” LP
Tracklisting :
- Idolize
- Chocolate Sperm
- Bull
- Air
- Spraying With 1.6 Khz
- Red
- Saw
- Eat Your Toy
- Lick Me
- Tubes
- Arms
Écouter Planet of Tubes sur Bandcamp (prochainement)
Bio Sloy
Commander Planet of Tubes

