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Shredded Ermines « Lonely Journey »

Publié par le 16 novembre 2014 dans Les Disques

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Enregistré au Chalet, sous la houlette de l’inévitable Kid Pharaon, ce disque nous offre, en fait, deux visages du groupe de Nevers, illustrés, grosso-modo, par trois titres chacun.

Premier visage, celui d’un groupe héritier de l’esprit rock des années 60, légataire du patrimoine émotionnel et charismatique accumulé par le MC5 ou le Velvet Underground. Guitares étincelantes et cristallines (« Whiplash »), basse vrombissante mais ne dédaignant pas flirter avec le rythm’n blues (« Would I Ever love »), compositions ramassées et percutantes (« Silent Cry »), ce Shredded Ermines là démontre magistralement que la new wave du début des années 80 n’était pas une mode ou une passade mais bien une véritable cure de jouvence.

Shredded Ermines

Photo G. Jolivet

Deuxième visage, celui d’un groupe mature, toujours en parfaite osmose avec ses racines et ses influences mais résolument en phase avec le présent. Ballade (« World For Song ») ou rock grand crû (« Tell Me », « Almost Nothing ») le groupe semble, aujourd’hui avoir atteint une autre dimension, une autre stature. « Almost Nothing » en est la lumineuse illustration. Tout dans ce titre frise la perfection (guitares, gimmick, choeurs, voix), au point qu’il pourrait facilement prendre rang au côté des grands classiques du genre, ceux auxquels le génie d’un refrain, la beauté d’un texte ou d’une interprétation a conféré à tout jamais un intemporel label rock. « Almost Nothing » c’est, rassemblées en quelques minutes, toutes les qualités des neversois : richesse de la mélodie (qui n’est pas sans rappeler la facilité de composition des Stranglers), finesse d’exécution, fabuleuse tessiture de la voix de Stéphane (dont on ne dira jamais assez qu’elle est l’une des plus belles de la rock-music française), cohésion, dynamisme…

A l’aube de l’hiver, les Hermines troquent leur robe brun / rouge pour un manteau d’un blanc éclatant. Quel bel étendard que ce blanc virginal pour un groupe dont la pureté n’est pas le moindre des attraits ! »

— Jack LAMIABLE, 1988

Tracklisting « Lonely Journey »
01- Whiplash
02- Would I Ever Love
03- Almost Nothing
04- Silent Cry
05- Tell Me
06- World For Song
07- Set Sails
08- Like Fallen Angels

Enregistrés au studio Le Chalet par Jean-Marc Sigrist et produit par Kid Pharaon en 1988.
Sorti en 1988 sur le label Closer Rds.

 

Extraits chroniques de l’époque :

« Six titres impecablement produits, taillés dans de la pop-rock étincelante. Des guitares superbes, tendues, des cœurs très présents. Des morceaux à climats, qui ne laissent pas indifférents. La voix très chaude et tourmentée de Stéphane n’y est pas pour rien… » — Robert Tignac, La Rumeur n°01bis, mars 1989.

« Rarement un groupe n’aura également généré une telle dualité entre des disques vaporeux et des concerts en escarbilles. De leur premiers single « Set Sails », à la rigueur toute celte, jusqu’à l’album Lonely Journey, les Shredded Ermine’s déchirent la routine en lambeaux. » — Jean-Luc Manet, Best Magazine 1989