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Fixed Up « Fixed Up »
Imaginez le tableau : d’un côté le bassiste et le batteur assurant un beat d’enfer, souriant ironiquement face au seul guitariste-chanteur qui doit faire un boucan pas possible pour les couvrir, et derrière la vitre du studio, le manager qui s’agite : « vous ne sortirez d’ici que lorsque vous aurez fait le meilleur disque de rock’n roll ». Les Fixed Up démarrent sur les chapeaux de roues dès les premières mesures de « Things Get Better », le passage calme du morceau est là pour mieux nous faire apprécier l’entrée en matière : voix rapeuse, guitare concise, basse bien ronde et batterie imperturbable qui pulse un rythme soutenu pendant les douze morceaux. Et il n’est pas question de faiblir. « I Can’t Stand It » et « Something Right » sont un régal, leur version de « Good Times » pourrait même barrer la route à un éventuel come-back des Easy Beats. Ce premier album des havrais est taillé dans un bloc imprégné d’un rhythm’n blues à la fois brut et puissant et swinguant et si les reprises de Wilson Pickett (« Mojo Woman ») et de John Lee Hooker (« Bottle Up And Go ») font partie du patchwork des influences du combo, les compositions personnelles ne dépareillent pas devant celles de leurs maitres à rocker.
La production est sobre mais redoutable. Larry Wallis a été assez impliqué dans le rock pour savoir ce qu’intensité veut dire car il n’est pas non plus question d’utiliser les finesses du studio pour meubler, juste du coeur au ventre et du feeling avec quelques chœurs et clap clap. Pour l’énergie les Fixed Up ont celle des psyché-punks et pour la rythmique ils ont le beat des pub rockers sans la lourdeur des besogneux du boogie. Mais je crois que la force des Fixed Up réside aussi dans le groupe lui-même et sa détermination. Autant ils peuvent être sympas dans la vie, autant ils sont intransigeants sur leur musique et la manière de la jouer ; s’ils sont entrés en studio c’est qu’ils se le sentaient, ils ne sont pas le genre à faire des concessions pour avoir du succès. Ce disque sent la passion, l’obstination et la sueur : Fixed Up, le rock’n roll tel qu’il devrait être…pour le plus grand plaisir du public. »
— Monique Sabatier,
Nineteen n°12, octobre 1984
Fixed Up
1- Things Get Better
2- Get Out Of My Mind
3- Shake !
4- I Can’t Stand It
5- Mojo Woman
6- Wild Side
7- Strangest Girl
8- Bottle Up And Go
9- Something Right
10- Look Out
11- Good Times
12- Don’t Forget
13- Ride Your Pony
Enregistré en 8 jours en août 1984 au Flame Studio à Londres.
Enregistré par Alec Hawkins, produit par Larry Wallis. Photographie pochette : City Slang.
Sorti intialement en LP vinyle en 1984 par Closer Records. Réédité en vinyle (+ CD bonus) par Closer Records en 2014.
Disponible en digital sur les plateformes officielles de streaming et de téléchargement dès le 04/05/2018.