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Burning Heads 1999
C’est en 1988 que les Burning Heads démarrent sous l’influence de formations US comme Dag Nasty, Government Issue, Descendents, Naked Raygun, The Hard-Ons… Le groupe se jette sans tarder sur scène et multiplie les concerts, d’abord dans son fief (Orléans) puis dans la France entière. Leur premier EP (Black&Noir, 1991) est déjà une cinglante réponse au hardcore mélodique américain déferlant sur l’Europe (Bad Religion, Nofx, Down By Law, Big Drill Car, All). Les amateurs ne s’y trompent pas. Burning Heads devient très vite le groupe de l’après-alternatif français. La renaissance du punk-rock français. Si bien que lorsque sort le premier album (Burning Heads, Semetery Records, 1992), les fans connaissent déjà les morceaux par cœur. D’autant plus que le disque bénéficie d’une production calibrée de Donnel Cameron, partenaire de Brett Gurewitz (boss de Epitaph Records) qui donne à des titres comme “No Excuse”, “Falling”, “Place For Me” ou “Making Plans For Nigel” (reprise de XTC) une merveilleuse saveur qui mélange rapidité et subtilité, mélodie et rage. Durant cette période, les Burning Heads joueront partout où on voudra bien d’eux, écumant café-concerts comme MJC, assurant les premières parties avec la même verve que ses participations aux festivals de tout poils. C’est comme ça qu’un groupe s’impose. Par la scène.
Photo : Rara (rax2.fr)
Dive (Pias France, 1994) bénéficie une fois de plus du savoir-faire d’un Grand de la production américaine : Jack Endino (faiseur de son pour Nirvana, Mudhoney et autres cadors de l’ère grunge). L’album recèle de vraies pépites punk-rock mélodique. Il faut voir le public devenir dingue lors de l’exécution de “Piece Of Cake”, “Sitting In My Room” ou “Dance Of The Ghosts”, quand il ne se jete pas dans la fosse sur “Don’t Wait For Me” ou “Mr White”. Car plus que de communiquer son énergie à travers une musique toujours plus incisive, le groupe partage aussi sa bonne humeur et sa chaleur humaine.
Burning Heads n’est plus seulement un phénomène hexagonal. Nos voisins teutons, suisses, belges, italiens et espagnols commencent à subir les élans fougeux des Têtes Brulées. Super Modern World (Pias France, 1996) viendra confirmer le talent des punk-rockers orléanais, désormais chef de file d’une vague hardcore mélodique française plus seulement inspirée des productions américaines (celles de Epitaph, Fat Wreck Chords ou Revelation) mais aussi par le style décontracté mais néanmoins soutenu des Burning. Produit par Fred Norguet et Jacques Garnavault, ce troisième disque aligne des titres survoltés (“Break Me Down”, “Angry Sometimes”, “Swindle”) et revendicateurs (“No”, “Homeless”) laissant percer de plus en plus la personnalité musical du groupe. Comme chaque année qui passe, la liste des concerts s’allonge. Tout le monde s’incline devant les prestations de Burning Heads. On s’y défoule, on s’y amuse, on y transpire et on y retrouve ses amis…
Durant ces premières années, le groupe enregistre quelques EP (“Reds/Beggars”, Flying Charentaise ; “Booooo Hoooo”, PIAS France) ou MCD (“Piece Of Cake”, Pias France ; “Wise Guy”, Epitaph), des splits EP (partagés avec Thompson Rollets, NRA, The Marshes) tout en participant à un nombre incroyable de compilations d’envergure confidentielle, nationale ou internationale (Fachons Les Fachons, Pandemonium, Petite Panik, Holiday In Mururoa…). Généreux, le groupe distribue ses titres à la scène indépendante française, imposant un respect mutuel à toute une génération d’activistes (fanzines, associations, radios locales, labels underground). La compilation The Weightless Hits (Filox, 1996) viendra au secours des fans transis, leur apportant quelques-uns de ses titres rares sur une seule et même galette. Les fans aiment les Burning. Les Burning aiment leurs fans.
Be One With The Flames (Epitaph Europe, 1998) est un disque important. D’abord, parce que le groupe signe sur le label majeur du punk-rock mélodique. Une consécration méritée de l’avis de tous, même si ce n’est que sur la sucursale européenne d’Epitaph. Ensuite, parce que le disque est diffusé dans toute l’Europe grossissant ainsi l’impact international du groupe. Les tournées avec Down By Law, Nofx et NRA permettent de vérifier la très haute tenue du groupe face aux pointures du même style. On en a vu se sentir bien mal après le set des petits frenchies. Une fois encore, Fred Norguet et Jacques Garnavault retrouvent l’intensité du live et le transmettent dans des morceaux comme “Wise Guy”, “Wrong”, “Make Believe” ou “Time’s Up”. Le son se durcit. Les compositions aussi. Drôle d’évolution diront certains, habitués à ce que leurs groupes fétiches s’essouflent un jour ou l’autre.
En 1999, le groupe rejoint Jack Endino à Seattle pour un Escape (Epitaph Europe, 1999) d’un punk-rock plus brut que jamais mais pourtant mieux maitrisé (“SOS”, “Thinking Of The Time”, “No Way” en atteste). Chaque nouvelle livraison discograhique s’avère leur meilleure. Et comme Epitaph refuse toujours de distribuer le disque aux States, c’est Victory Records (autre référence en matière de hardcore US) qui l’édite et le distribue aux States, Canada et Japon. Le tableau est quand même incroyable, non ? Nos chers Burning Heads sur deux des plus gros labels du genre. Chapeau les gars ! En automne 2000, le groupe entame une longue tournée européenne en compagnie de ses camarades de label Terrorgrüppe et De Heideroosje qui les amène en Allemagne, Italie, Hollande, Angleterre… A leur retour, les Burning Heads commencent à travailler sur leur “album reggae” tout en cherchant un nouveau label (le contrat avec Epitaph s’enlise).
Mais ceci est une autre histoire… C’est même une autre époque (signature avec Yelen, expérimentation musicale à gogo, prise en charge quasi DIY, création de Opposite Prod, etc…) et un autre Burning Heads puisqu’à partir de là la formation va changer (départ de Philippe le guitariste et du manager historique, Didier Filox, véritable cinquième membre du gang).
La suite est à lire ailleurs, là par exemple…
— Frank Violence
(les 6 premiers chapitres de ce texte sont extraits
d’une bio écrite en 2001 pour Yelen Musiques)
Photo : Rara (rax2.fr)
BURNING HEADS 1999 :
JYB : bass, vocals
Phil : guitar, vocals
DJ TDK : Drums, vocals
P. Samprass : vocals, guitar
Discographie Burning Heads
1992 : Burning Heads (Semetery/WMD/Fnac music)
1994 : Dive (PIAS)
1996 : Super Modern World (A Donf’ / PIAS)
1997 : The Weightless Hits (Filox Records)
1998 : Be One With The Flames (Epitaph Europe)
1999 : Escape (Epitaph Europe)
2001 : Opposite (Yelen / Sony)
2003 : Taranto (Yelen /Sony)
2004 : Never Trust A Punk… Projet commun avec Alif Sound System sous le nom de BHASS Project
2006 : Bad Time For Human Kind (Opposite Prod)
2007 : Opposite 2 (Opposite Prod)
2009 : Spread The Fire (Opposite Prod)
2011 : Hear This (Opposite Prod)
2014 : Choose Your Trap (Opposite Prod / Euthanasie)
2017 : KXLU live 1999 (Nineteen Something)
Web Burning Heads :
oppositeprod.bandcamp.com
facebook.com/burningheads
En plus d’avoir produit le premier disque live du groupe, KXLU live 1999, Nineteen Something diffuse également le premier album du groupe en digital sur les plateformes de téléchargement et de streaming.
Ainsi que Fire Walks With Me, la tribute produite par Buzz Off et Kicking Records (le premier album repris en intégralité par Uncommonmenfrommars, Dead Pop Club, Forest Pooky, The Rebel Assholes, Ravi, Thompson Rollets, etc…)