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Wild Child “Death Trip”
Sûr que c’est pas encore cette fois qu’on évitera de causer Stooges. Ceux que ça gêne peuvent prendre l’air. Pas Wild Child qui persiste (du dernier titre de Raw Power à celui de cet album, même combat), signe (“Messed Up” dédié à Ron Asheton) et dit merde à ceux que ça défrise (“Je sais que Jimmy — Osterberg, NDR — est né avant moi / Mais je me fous de vos étiquettes / Car la vie me pousse dans cette nuit sans fin”). A mon avis, on devrait lui élever une statue pour l’en remercier. Qui d’autre, en 84, a su être électrique et énergique ? Pas les punks de la septième génération, empêtrés dans leurs provocs infantiles. Qui a fait vibrer les larsens ? Pas les hard-rockers trop propres sous leur déguisements. Qui donc a su refaire du rock un rituel de purification luciférien, un exorcisme de la vie sur le film du rasoir ? Wild Child !
Le dernier à oser vous ballotter huit minutes durant dans un chaudron bouillonnant où s’entrechoquent les riffs raides et noirs de Leeroy Stanner et les cris et chuchotements de damné morrisonien de Little Jim, touillés par une rythmique lancinante et hypnotique, modèle de psychédélisme élastique libéré de tout académisme néo-Sixties (“Death Trip”). Le seul à l’heure actuelle à faire alterner rocks vicieux et intelligents pétris de lyrisme romantique (voir les textes, toujours chantés en anglais et superbement adaptés plus que traduits en français sur l’encart intérieur) à l’instar de Blue Oyster Cult d’il y a dix ans, et ballades blêmes en dentelles déchirées (“Lost Childen”, “Messed Up”). Avec de l’âme à revendre mais aussi de la science, et sans coup de pouce d’un producteur extérieur, Wild Child sait ce qu’il veut, et il l’obtient. Tête haute. Digne et fier, à l’image de ce disque. Et du rock tel qu’on l’aime, quand il reste sourd aux sirènes des marchands du temple. Rebelle et violent, pour toujours.
— Thierry Chatain,
Rock & Folk 1985
Death Trip
1- What Ever Happened To Us
2- Story Of Life
3- Dog
4- Messed Up
5- Lost Children
6- Simple Mind
7- Welcome To My Cemetery
8- Death Trip
All songs by Wild Child
Enregistré et mixé aux Studios Garage (Paris) par Baner & Edouard
Mastering par Dito en 2005.
Initialement édité en vinyle en 1985 par Madrigal records
Réédité en 2005 en CD par Garage Records.
Line up :
Vocals, Harp, keyboards : Little Jim
Guitars, backing vocals : Leeroy Stanner
Bass, backing vocals : Fred
Drums, percussions, keyboards : Phil “Jumbo”
*** Extraits de chroniques d’époque ***
“Ambiances tour à tour speeds et hallucinées, la musique de Wild Child privilégie l’esprit à la frime, la spontanéité aux clichés. Death Trip est un album qui devrait surprendre — dans tous les sens du terme — les amateurs de hard “classique”, mais vaut le déplacement. Peux ceux qui aiment d’abord le rock dans le hard.”
— J.P., Hard Rock, Janvier 1985.
“Il faut reconnaître à Wild Child une certaine honnêteté musicale et intellectuelle et rendre hommage à un des derniers groupes qui marche encore sur le chemin parsemé de lourdes clés à molette que les Stooges, Amboy Dukes ou MC5 ont su défricher il y a quelques années de cela.”
— Philippe Touchard, Enfer Magazine, mars 1985
“Detroit renaît de ses cendres ; en fait, Detroit n’est jamais vraiment mort et personne ne l’avait dit. Wild Child le crie et ça tue, alors, écoutez !”
— Gisèle Lebovich, Metal Attack, mars 1985
facebook Wild Child
Lire la bio de Wild Child
A lire également la chronique / hommage du disque Death Trip sur le blog Vivonzeureux… Bonne lecture.